
Comment faire sa transition du lait entier à l’aliment d’allaitement ?
Découvrez le témoignage d’Amélie Courcoul, éleveuse à Guémené-Penfao (Loire-Atlantique), sur son passage du lait entier à l’aliment d’allaitement SERVALOR ELITE PRO pour l’élevage de ses génisses. Elle partage les raisons de ce choix et les bénéfices qu’elle en retire. Un article de XXLAIT.
Au Gaec des Landelles : UNE CONVERSION GAGNANTE À L’ALIMENT D’ALLAITEMENT
TÉMOIGNAGE. Les associés du Gaec des Landelles sont passés du lait entier à l’aliment d’allaitement sous l’impulsion d’Amélie Courcoul en charge de l’élevage des génisses de l’exploitation. Retour d’expérience avec l’éleveuse sur ses deux années d’utilisation de l’aliment d’allaitement SERVALOR ELITE PRO.
«Pourquoi acheter de la poudre de lait alors que nous produisons 3 millions de litres de lait?». C’est l’argument qu’ont opposé les quatre associés d’Amélie Courcoul lorsqu’au printemps 2023, cette dernière leur a proposé de nourrir les veaux à l’aliment d’allaitement. «Jusqu’alors, les veaux buvaient du lait entier, dont une partie n’était pas commercialisable» décrit Amélie Courcoul. Avec quatre associés et un temps plein et demi de salarié, l’agricultrice exploite une ferme de 520 ha à Guémené-Penfao, à l’extrême nord-ouest du département de la Loire-Atlantique. Elle et son mari Gérard ont la responsabilité de l’élevage des 240 vaches laitières ainsi que des génisses du Gaec. Un salarié travaille également sur l’atelier laitier. «Entre 5h30 du matin et 18 heures, nous sommes au moins deux en permanence autour des vaches» précise l’éleveuse.

Composition des buvées variables
«Je souhaitais passer du lait entier à la poudre de lait pour deux raisons» explique Amélie Courcoul. Sa première motivation était de distribuer à ses 80 génisses élevées annuellement des buvées constantes en valeur nutritionnelle. «Nous avons investi dans un taxi à lait qui permet de maîtriser la température des buvées et les quantités distribuées. Mais, la composition des buvées variait en fonction des vaches fléchées vers le taxi à lait par les robots de traite. Ce qui n’était pas très cohérent» raconte Amélie Courcoul. L’autre raison de changer le type de buvée concerne l’hygiène du local de préparation ainsi que le lavage du taxi à lait et des seaux. «L’été, l’infestation de mouches dans le local de préparation des buvées était une horreur» se souvient l’agricultrice. En effet, le taxi à lait était ouvert toute la journée pour collecter le lait écarté par les robots de traite. Ce qui attirait les mouches. De plus, Amélie Courcoul jugeait que le lait entier chaud collait trop aux parois du taxi à lait et des seaux ce qui les rendait difficiles à nettoyer. Les associés d’Amélie Courcoul ont fini par se rallier à ses arguments… avec un brin de scepticisme tout de même. Restait à choisir le type d’aliment d’allaitement. «Nous avons fait confiance à notre fournisseur d’aliments du bétail, en l’occurrence la société APRO 4 (ndlr : située à Jans, dans le même département), car ils ont plus d’expertise que nous dans ce domaine» raconte l’éleveuse. En échangeant avec les associés du Gaec des Landelles sur leurs objectifs de performance ainsi que sur la morphologie souhaitée des génisses, APRO 4 a conseillé l’aliment SERVALOR ELITE PRO dosant 40% de poudre de lait (PLE), 23% de protéines et 18% de matières grasses.

1 kg d’aliment d’allaitement par jour
Le premier jour de vie, tous les veaux nés pendant les horaires de présence des éleveurs dans l’atelier laitier (de 5h30 à 18 heures) sont drenchés systématiquement avec 4 litres de colostrum dans leurs 4 premières heures de vie. Ceux nés en dehors des heures de présence tètent le lait de leur mère en attendant d’être pris en charge par les éleveurs le lendemain matin. Pour leur deuxième et troisième repas, les nouveau-nés reçoivent le lait de transition à raison de 4 litres mis à disposition matin et soir. «Ils boivent ce qu’ils peuvent, pas forcément l’intégralité des 4 litres» précise Amélie Courcoul. Dès le troisième jour et jusqu’à la fin de la troisième semaine, les veaux sont alimentés avec 4 litres d’aliment d’allaitement matin et soir (voir le plan d’allaitement en illustration). Les 4 semaines suivantes, ils ne reçoivent plus qu’un seul repas de 5 litres le matin, concentré à 200 g d’aliment d’allaitement par litre de buvée. «Nous avions fait ce choix de ne distribuer qu’un seul repas quand nous étions en lait entier pour gagner un peu de temps de travail le soir» commente l’agricultrice. «Maintenant que nous sommes en poudre de lait, le passage à un seul repas quotidien est moins pertinent car il complique la préparation des buvées le matin». En effet, une fois que les plus jeunes veaux à deux buvées quotidiennes ont été nourris, il faut revenir avec le taxi à lait dans le local de préparation pour reconcentrer les buvées en poudre de lait. Dès les premiers jours de vie, de l’eau, de la paille et des granulés solides sont distribués aux veaux. C’est un concentré de production laitière (une VL 2,5 litres). «Nous préférons distribuer le même aliment tout au long de la carrière de nos vaches pour éviter de multiplier les transitions» argumente Amélie Courcoul.

Un sevrage très (trop ?) progressif
Le sevrage individuel (veau par veau), s’étale sur 3 semaines, de la neuvième à la onzième semaine (voir le plan d’allaitement en illustration). Amélie Courcoul réfléchit à le raccourcir d’une semaine pour diminuer la durée d’allaitement. «Nous utilisons le dosage sanguin de la Béta-OH pour nous guider sur le moment du sevrage» raconte l’éleveuse. Elle explique «qu’entre 0,2 et 0,4 g/dl de Béta-OH sanguin, les papilles ruminales du veau sont suffisamment développées et que l’animal valorise correctement l’aliment solide». Chaque veau sevré a consommé 66 kg d’aliment d’allaitement. Après le sevrage et jusqu’à 8 mois, les génisses reçoivent une ration sèche avec le même concentré que pendant la période d’allaitement.

A l’heure du bilan
Après 2 années d’utilisation de l’aliment d’allaitement SERVALOR ELITE PRO, Amélie Courcoul observe deux améliorations notables dans son élevage. Tout d’abord, elle balaie l’objection du temps passé à la préparation des buvées : « lorsque l’on est équipé d’un taxi à lait, mélanger la poudre de lait dans l’eau chaude est facile et rapide ». Selon l’éleveuse, la propreté du matériel de distribution (taxi à lait et seaux) est également à l’avantage de l’aliment d’allaitement qui colle beaucoup moins aux surfaces. Au niveau des performances techniques, l’agricultrice relève en premier lieu que les lots sont beaucoup plus homogènes qu’avec le lait entier. La poudre de lait choisie ainsi que le plan d’allaitement permettent d’atteindre les objectifs de croissance. Le GMQ des génisses est mesuré régulièrement par le tour de poitrine. Amélie Courcoul analyse que «la courbe de croissance est au-dessus de celle conduisant à des vêlages à 24 mois». Cependant, l’organisation des bâtiments dans le Gaec ne permet pas de concrétiser des vêlages précoces à 24 mois comme l’explique l’éleveuse. «Nous élevons les génisses sur trois sites pour valoriser les bâtiments issus des différentes exploitations qui ont constitué notre Gaec. Les génisses entre 12 et 16 mois sont élevées sur un site éloigné ne permettant pas de surveiller correctement les chaleurs, ni d’utiliser l’outil de monitoring. Elles sont donc inséminées après 16 mois, lorsqu’elles reviennent sur le site principal d’élevage. Certaines pèsent près de 500 kg au moment de l’insémination. A l’avenir, il faudra modifier l’organisation des bâtiments pour inséminer les génisses plus précocement».
Aujourd’hui, les associés d’Amélie Courcoul sont convaincus que la décision de passer du lait entier à l’aliment d’allaitement était un choix gagnant. Force est de constater que les veaux sont plus homogènes et que leur croissance est plus performante.
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